Sommaire :
Chapitre 1 : Introduction
La dépendance affective est un phénomène complexe qui affecte de nombreuses personnes dans divers aspects de leur vie. Souvent associée aux relations amoureuses, elle dépasse pourtant largement ce cadre et peut se manifester dans la sphère sociale, professionnelle, et familiale. Elle se traduit par un besoin excessif d’être aimé, reconnu et validé par les autres, au point de sacrifier ses propres besoins et limites. Cette recherche constante de validation et de connexion repose sur une profonde peur du rejet, de l’abandon ou du conflit, conduisant à des comportements parfois destructeurs ou auto-saboteurs.
Le terme de dépendance affective évoque des dynamiques relationnelles où l’équilibre de pouvoir et de satisfaction est rompu, engendrant une souffrance émotionnelle significative. Cette dépendance peut mener à des relations toxiques, à des comportements de people pleasing (vouloir plaire à tout prix), et à une difficulté à s’affirmer ou à dire non. Les personnes concernées vivent souvent dans une quête d’approbation, ce qui les empêche de se sentir pleinement elles-mêmes ou d’évoluer de manière autonome.
Mais pourquoi devient-on dépendant affectivement ? Quels mécanismes, souvent ancrés dans l’inconscient, maintiennent ces schémas de pensée et de comportement ?
Dans cet article nous allons explorer les origines de la dépendance affective, ses manifestations concrètes dans différents types de relations, et ses répercussions sur le bien-être. En intégrant la perspective de l’hypnothérapie, nous aborderons des stratégies concrètes et des outils pratiques pour se libérer de ces schémas répétitifs et retrouver une indépendance émotionnelle.
Le but est d’aider chacun.e à construire des relations plus saines, équilibrées et alignées avec ses propres besoins.
Chapitre 2 : Qu’est-ce que la dépendance affective ?
2.1 Définition et caractéristiques générales
La dépendance affective désigne un état psychologique dans lequel une personne éprouve un besoin excessif et compulsif d’affection, de reconnaissance ou d’approbation de la part des autres. Elle se manifeste par une incapacité à s’épanouir indépendamment du regard ou du jugement extérieur. Contrairement à un attachement sain, la dépendance affective est marquée par un déséquilibre émotionnel où l’autre devient une source primaire, voire unique, de validation personnelle. Ce besoin peut toucher l’ensemble des relations : amoureuses, familiales, sociales et même professionnelles.
Les personnes dépendantes affectivement sont souvent prêtes à tout pour éviter l’abandon, le rejet ou le conflit. Elles peuvent se montrer particulièrement vulnérables aux comportements manipulatoires ou toxiques, étant prêtes à sacrifier leurs besoins, valeurs et désirs personnels pour maintenir une relation ou obtenir la validation souhaitée. Cette dynamique les enferme dans un cycle difficile à briser, car leur estime d’elles-mêmes repose essentiellement sur le regard d’autrui.
2.2 Dépendance affective dans le couple
Dans le cadre d’une relation amoureuse, la dépendance affective se traduit par une dépendance émotionnelle forte à l’égard du partenaire. La personne peut ressentir un besoin constant d’être rassurée sur l’amour et l’engagement de l’autre, ce qui peut engendrer des comportements de jalousie excessive, de contrôle ou de soumission.
Par peur d’être abandonnée, elle peut tolérer des comportements nuisibles, se montrer ultra-sensible aux changements de comportement de son partenaire, ou vivre dans un état d’anxiété chronique dès qu’elle perçoit un risque de rupture.
Cette dépendance génère un déséquilibre, car les attentes émotionnelles placées sur le partenaire deviennent écrasantes. Cela peut mener à une relation déséquilibrée, où l’un des membres s’épuise à répondre aux besoins de l’autre ou bien dans laquelle le dépendant affectif se retrouve piégé dans une relation insatisfaisante, voire toxique.
2.3 Dépendance affective dans la sphère sociale
Au-delà des relations amoureuses, la dépendance affective se manifeste également dans la sphère sociale, professionnelle et familiale. Ici, elle se traduit par un besoin compulsif de plaire à tout le monde, aussi appelé people pleasing. La personne dépendante cherche à éviter les conflits, à recevoir des compliments et à gagner l’approbation d’autrui, parfois au détriment de sa propre intégrité et de ses besoins personnels.
Ce besoin d’approbation perpétuelle s’accompagne souvent d’une difficulté à dire non et à poser des limites. Par peur d’être mal perçue ou rejetée, la personne accepte des tâches qui ne lui conviennent pas, se rend disponible au-delà de ses capacités ou modifie son comportement pour correspondre aux attentes des autres.
Cette dépendance dans la sphère sociale peut conduire à une surcharge émotionnelle, une perte d’identité et une fatigue constante, alimentée par la recherche incessante d’un amour ou d’une validation extérieure qui ne comble jamais durablement le vide intérieur.
Chapitre 3 : Les causes et facteurs déclencheurs de la dépendance affective
3.1 Traumatismes et expériences passées
La dépendance affective trouve souvent ses racines dans des blessures émotionnelles vécues au cours de l’enfance ou lors d’expériences marquantes. Des situations telles que l’abandon, le rejet, les trahisons, ou des relations avec des figures d’autorité critiques ou distantes peuvent marquer durablement l’estime de soi et la capacité à établir des relations saines. Par exemple, un enfant qui n’a pas reçu d’affection constante de ses parents peut devenir un adulte qui cherche désespérément la validation et la reconnaissance pour combler ce manque.
Ces blessures, si elles ne sont pas traitées, continuent de façonner les schémas relationnels, plaçant la personne dans une quête incessante d’amour et de sécurité.
Les traumatismes répétés, tels que des relations toxiques ou abusives, amplifient également la dépendance affective. La peur de revivre ces expériences douloureuses peut conduire à un attachement maladif, voire à l’incapacité de quitter une relation pourtant nuisible, par peur de l’inconnu ou de l’isolement.
3.2 Problèmes d’attachement et influences familiales
La théorie de l’attachement propose que les premières interactions avec les figures parentales façonnent notre manière de vivre et de percevoir les relations. Un attachement insécure, qu’il soit de type anxieux (besoin constant de réassurance) ou évitant (crainte de la proximité), peut favoriser le développement de la dépendance affective.
Les enfants qui grandissent dans un environnement instable, où l’affection est conditionnelle ou absente, risquent de développer une vision déformée de l’amour et du lien affectif.
Par ailleurs, certaines dynamiques familiales renforcent la dépendance affective. Par exemple, des parents contrôlants, surprotecteurs ou au contraire détachés peuvent modeler un besoin excessif d’approbation ou un sentiment d’insécurité chronique chez l’enfant. Les exigences élevées, les attentes irréalistes ou la nécessité d’obtenir l’amour par des performances peuvent également mener à un désir constant de validation extérieure.
3.3 Estime de soi et peur du rejet
La dépendance affective découle souvent d’une faible estime de soi. Les personnes concernées ne se sentent pas dignes d’amour ou de reconnaissance intrinsèquement, et cherchent à combler ce vide intérieur par le biais des autres. Le regard extérieur devient leur seule mesure de valeur personnelle. Cette fragilité les conduit à craindre intensément le rejet, l’abandon ou la solitude, au point de tout sacrifier pour maintenir des liens ou éviter les conflits.
La peur du rejet est souvent renforcée par des expériences passées douloureuses et peut s’exacerber dans le cadre social ou professionnel, où les dépendants affectifs évitent les confrontations, peinent à s’affirmer et priorisent les attentes des autres au détriment de leur propre bien-être. Ce cercle vicieux nourrit une quête permanente d’acceptation et d’amour, mais la satisfaction obtenue reste éphémère, car elle repose sur des fondations fragiles. Il est alors nécessaire de travailler sur l’estime de soi et la reconnaissance de ses propres besoins pour rompre avec ce schéma relationnel limitant.
Chapitre 4 : Comment reconnaître la dépendance affective ?
4.1 Signes dans les relations amoureuses
La dépendance affective dans le contexte des relations amoureuses se manifeste par des comportements souvent intenses et extrêmes. Les personnes concernées éprouvent un besoin excessif d’être rassurées sur l’amour et l’engagement de leur partenaire, ce qui peut entraîner des comportements possessifs, jaloux ou contrôlants.
Elles ont tendance à vivre dans la peur constante de l’abandon, et cette angoisse les pousse à chercher continuellement des preuves d’affection ou de fidélité. Souvent, elles font passer les besoins de leur partenaire avant les leurs, s’oubliant au profit de la relation, et peuvent accepter des comportements inacceptables pour éviter la rupture.
Un autre signe caractéristique est la dépendance émotionnelle : la personne dépendante a du mal à être seule, trouve peu d’intérêt à des activités sans son partenaire, et son bien-être dépend largement de l’approbation et de l’affection reçues. Cette fusion excessive peut conduire à des relations étouffantes, où la peur de perdre l’autre prend le dessus sur le respect mutuel et l’épanouissement personnel.
4.2 Manifestations dans les relations sociales et professionnelles
Au-delà de la sphère amoureuse, la dépendance affective s’exprime également dans les relations sociales et professionnelles. Les personnes concernées cherchent constamment à plaire, à se conformer aux attentes des autres et à obtenir leur validation. Ce besoin de reconnaissance pousse à des comportements tels que l’évitement des conflits, l’acceptation systématique de tâches ou de responsabilités supplémentaires, et une soumission passive aux décisions prises par autrui.
Cette difficulté à s’affirmer les rend vulnérables aux abus de pouvoir, à l’exploitation ou à l’épuisement professionnel.
Dans le cadre amical, le dépendant affectif peut multiplier les efforts pour maintenir des relations, craignant de perdre l’estime de ses proches. Cette peur de ne pas être “suffisamment bon” pour les autres renforce un cercle vicieux d’anxiété et de sacrifices.
4.3 Comportements de people pleasing et difficulté à dire non
Un aspect clé de la dépendance affective dans le contexte social est le people pleasing, ou le fait de vouloir plaire à tout prix. Les personnes concernées que l’on nomme également people pleaser cherchent à éviter tout conflit, critique ou désapprobation, et ce, parfois au prix de leur propre bien-être.
Elles ont du mal à dire non, même lorsque les demandes des autres empiètent sur leur temps, leur énergie ou leurs valeurs. Cette incapacité à poser des limites claires conduit à une accumulation de frustrations et à un sentiment d’épuisement.
Ce comportement est souvent alimenté par une peur profonde du rejet et une faible estime de soi. La personne dépendante a l’impression que sa valeur dépend de ce qu’elle fait pour les autres, et non de ce qu’elle est intrinsèquement. Cela entraîne une suradaptation constante, qui finit par déformer son identité et ses besoins personnels, rendant difficile toute relation authentique et équilibrée.
La reconnaissance de ces comportements est un premier pas vers la construction de relations plus respectueuses de soi et des autres.
Chapitre 5 : L’impact de la dépendance affective sur le bien-être mental et physique
5.1 Impact sur la santé mentale
La dépendance affective a de lourdes répercussions sur la santé mentale. Le besoin constant d’approbation et de validation externe crée une insécurité émotionnelle, qui se traduit souvent par une anxiété chronique. Cette peur d’être rejeté ou abandonné maintient les personnes concernées dans un état d’hypervigilance, d’angoisse ou de stress. Elles peuvent devenir obsédées par le regard d’autrui et les réactions des personnes autour d’elles, ruminant sur leurs interactions et cherchant des signes de désapprobation.
La dépression est une autre conséquence fréquente de la dépendance affective. Lorsqu’une relation ou une source de validation disparaît, l’individu peut se sentir vide, sans valeur, et perdre tout sens d’identité. Ce vide intérieur, combiné à la dépendance excessive envers autrui, peut entraîner des sentiments de tristesse profonde, de désespoir ou de perte de motivation à vivre pleinement.
5.2 Fatigue émotionnelle et épuisement
Les personnes dépendantes affectives investissent énormément d’énergie à maintenir leurs relations et à obtenir l’approbation de leur entourage. Ce besoin constant d’attention et d’amour peut conduire à un épuisement émotionnel profond. Chaque interaction devient une source de stress, chaque conflit potentiel un moment de panique, et chaque rejet ou absence d’affection une blessure douloureuse.
Cet état de tension perpétuelle épuise les ressources mentales et physiques de l’individu, menant à une sensation de fatigue chronique.
En outre, cet épuisement est exacerbé par le people pleasing et l’incapacité à poser des limites. La personne dépendante affectivement se sent responsable du bonheur des autres, quitte à sacrifier son propre bien-être. Cela crée un cercle vicieux où elle s’épuise pour satisfaire autrui, sans recevoir en retour l’attention ou l’amour qu’elle espère.
5.3 Problèmes relationnels
La dépendance affective, qu’elle se manifeste dans le couple, la sphère sociale ou professionnelle, crée des relations déséquilibrées. Dans le cadre d’un couple, par exemple, la dépendance peut mener à des comportements de possessivité, de jalousie excessive ou d’abandon de soi au profit des besoins du partenaire. Cette dynamique peut être étouffante pour l’autre et engendrer des conflits récurrents, des ruptures ou une dévalorisation réciproque.
Sur le plan social, la dépendance affective peut éloigner les proches. Le besoin d’attention constant, la difficulté à poser des limites, ou encore la soumission excessive peuvent susciter du ressentiment ou de l’incompréhension de la part des autres. Ces relations peuvent alors devenir source de souffrance pour toutes les parties impliquées, renforçant le sentiment de solitude et d’isolement de la personne dépendante.
5.4 Conséquences physiques
L’impact de la dépendance affective ne se limite pas au bien-être mental ; il se manifeste également sur le plan physique. Le stress chronique et l’anxiété peuvent entraîner des troubles psychosomatiques tels que des maux de tête, des troubles digestifs, des douleurs musculaires ou une fatigue chronique.
Le corps réagit aux tensions émotionnelles constantes, et ces manifestations physiques peuvent aggraver l’état général de la personne, créant un cercle vicieux.
L’incapacité à se détacher émotionnellement peut également provoquer des troubles du sommeil (insomnie, cauchemars, sommeil non réparateur) et altérer le système immunitaire, rendant la personne plus vulnérable aux maladies.
Chapitre 6 : La dépendance affective vue par l’hypnothérapie
6.1 Comprendre l’origine inconsciente de la dépendance affective
L’hypnothérapie permet d’explorer les racines inconscientes de la dépendance affective. Souvent, celle-ci prend sa source dans des expériences passées douloureuses ou des croyances profondément ancrées, qui influencent les comportements et les schémas de pensée actuels. Par exemple, une personne dépendante peut porter une croyance limitante telle que « Je ne mérite pas d’être aimée si je ne fais pas tout pour plaire aux autres », une pensée issue d’expériences d’abandon, de rejet ou de critiques excessives vécues durant l’enfance ou l’adolescence.
L’hypnothérapie permet de se reconnecter à ces souvenirs, de comprendre l’origine des blessures émotionnelles, et de reprogrammer l’inconscient pour favoriser des croyances plus saines. En induisant un état de conscience modifié, l’hypnothérapeute aide la personne à revisiter des moments clés de son passé, à libérer les émotions réprimées, et à désamorcer les mécanismes de défense qui maintiennent la dépendance affective.
6.2 Travail sur l’estime de soi et l’affirmation personnelle
L’une des clés pour dépasser la dépendance affective réside dans la reconstruction de l’estime de soi. En état d’hypnose, il est possible de renforcer la perception de sa propre valeur et de travailler sur les croyances limitantes qui la fragilisent.
L’hypnothérapie propose des outils visant à rétablir l’estime de soi, à reconnaître ses propres besoins et à s’affirmer sans culpabilité.
Le travail sur l’affirmation de soi passe par des phases de travail hypnotiques où la personne est amenée à visualiser des situations où elle s’affirme avec assurance et respect, où elle apprend à dire non sans se sentir coupable ou anxieuse. Ce travail hypnotique aide à intégrer de nouveaux comportements de manière progressive et à renforcer le sentiment de mérite personnel, en dehors du regard d’autrui.
6.3 Libération des peurs et des schémas limitants
La peur de l’abandon, du rejet ou du conflit est un moteur important de la dépendance affective. L’hypnothérapie permet de travailler sur ces peurs en accédant à leur origine émotionnelle et en favorisant une libération.
Le processus de travail peut inclure des techniques de régression pour identifier les moments où ces peurs ont pris racine, ainsi que leur reprogrammation pour atténuer leur impact sur la vie actuelle.
En réévaluant ces peurs sous un angle différent, l’hypnothérapie aide à réduire leur intensité et à dissocier les réponses émotionnelles négatives qui y sont associées. Par exemple, une personne qui redoute les conflits peut apprendre à percevoir les désaccords comme une opportunité d’affirmation et de respect mutuel, plutôt que comme une menace pour la relation.
6.4 Transformer les schémas relationnels et rompre les attachements toxiques
L’hypnothérapie permet également de travailler sur les schémas relationnels répétitifs.
Les personnes dépendantes affectives ont souvent tendance à entrer dans des relations déséquilibrées, voire toxiques, sans pouvoir s’en détacher. En état d’hypnose, l’individu peut identifier ces schémas, comprendre ce qui les attire vers des relations destructrices, et reprogrammer leur esprit pour rechercher des relations plus saines et équilibrées.
L’hypnothérapeute peut proposer des séances de travail où la personne teste sous hypnose des outils afin d’établir des limites claires, de se retirer de situations néfastes ou de créer des relations respectueuses et authentiques. Ces techniques contribuent à une transformation en profondeur, qui libère du besoin de plaire et favorise une indépendance émotionnelle durable.
6.5 Hypnose et autonomie émotionnelle
Enfin, l’un des objectifs centraux de l’hypnothérapie face à la dépendance affective est de restaurer l’autonomie émotionnelle. La personne apprend à se connecter à ses propres ressources internes, à puiser en elle-même la validation et la sécurité dont elle a besoin, et à faire de son bien-être une priorité. L’hypnothérapie offre des outils pour renforcer cette autonomie, notamment par le biais de suggestions post-hypnotiques visant à ancrer un sentiment d’accomplissement et de confiance en soi durable.
En redécouvrant sa propre capacité à s’aimer et à se valider sans dépendre des autres, la personne peut rompre le cycle de la dépendance affective et construire des relations plus équilibrées, épanouissantes et respectueuses de son identité.
Chapitre 7 : Outils pratiques pour réduire la dépendance affective au quotidien
7.1 Renforcer l’estime de soi
L’un des piliers pour sortir de la dépendance affective est de travailler sur son estime de soi. Une estime de soi solide permet de réduire le besoin de validation extérieure et de se sentir en paix avec qui l’on est.
Voici quelques outils pour renforcer l’estime de soi au quotidien :
• Tenir un journal de gratitude et de valorisation personnelle : chaque jour, prenez le temps de noter trois aspects de vous-même que vous appréciez, ainsi que vos réussites, même les plus petites. Cela permet de mieux se reconnecter à ses qualités et d’ancrer une vision plus positive de soi.
• Pratiquer l’auto-compassion : lorsque vous vous sentez dévalorisé ou jugé, remplacez vos pensées critiques par des paroles bienveillantes envers vous-même. Par exemple, au lieu de penser “Je ne mérite pas d’être aimé”, répétez-vous “Je suis digne d’amour et de respect, tel que je suis”.
• Se fixer des objectifs personnels : réaliser des objectifs clairs et mesurables, même petits, aide à renforcer la confiance en ses capacités. Les victoires accumulées créent un sentiment de compétence et d’autosatisfaction.
7.2 Apprendre à dire non et poser des limites
La capacité à poser des limites est essentielle pour sortir de la dépendance affective, particulièrement dans les relations sociales. Dire non, même si cela peut provoquer des craintes de rejet ou de conflit, est crucial pour protéger son bien-être.
• Prendre le temps de répondre : au lieu de dire oui immédiatement à une demande, prenez un moment de réflexion pour évaluer si cela vous convient réellement. Dire “Je vais y réfléchir et je te donne une réponse” permet de se recentrer sur ses besoins.
• Exercices de communication assertive : pratiquer des techniques de communication assertive, comme le « je ressens … lorsque … », permet d’exprimer ses besoins de manière claire et respectueuse sans culpabilité. Cela aide à instaurer des limites tout en conservant des relations authentiques.
• Affirmation par l’hypnothérapie : en état d’hypnose, il est possible de renforcer la capacité à dire non en travaillant sur des scénarios où vous vous affirmez sans anxiété, en imaginant une réponse claire, respectueuse et alignée avec vos valeurs.
7.3 Travailler sur ses peurs et croyances limitantes
La dépendance affective est souvent alimentée par des peurs profondes (peur du rejet, de l’abandon, de la solitude) et par des croyances limitantes qui dictent le comportement.
Pour réduire ces schémas :
• Identifier les croyances limitantes : prenez conscience des phrases négatives que vous vous répétez. Exemple : “Je dois être parfait.e pour être aimé.e.” Challengez ces croyances en listant des contre-exemples concrets où vous avez prouvé votre valeur de manière indépendante.
• Exposition graduelle à la solitude : si vous avez peur d’être seul, planifiez des moments de solitude où vous réalisez une activité qui vous plaît, en vous déconnectant des sollicitations extérieures. Cela peut renforcer l’autonomie émotionnelle.
• Recours à la méditation : la méditation de pleine conscience aide à se détacher des pensées anxieuses et à observer ses peurs sans y succomber. Elle permet de créer un espace de réflexion, de calmer les angoisses et de renforcer la résilience intérieure.
7.4 Pratiquer le détachement émotionnel
Le détachement émotionnel ne signifie pas devenir insensible, mais plutôt apprendre à se libérer des attentes irréalistes et du besoin de contrôle sur les relations.
Cela implique :
• Accepter les imperfections des relations : reconnaissez que chaque relation comporte des hauts et des bas. Personne ne peut combler tous vos besoins. En acceptant cette réalité, vous réduisez la pression mise sur les autres et sur vous-même.
• Visualisation positive : en état d’hypnose ou de relaxation, imaginez-vous détacher émotionnellement d’une situation difficile, ressentant de la paix intérieure et une confiance en vous-même. Cela permet de réduire la réactivité émotionnelle en cas de conflit.
• Établir des cercles de soutien diversifiés : en élargissant vos interactions sociales et en cultivant plusieurs sources de connexion, vous diminuez l’intensité de l’attachement à une seule relation et favorisez une vie relationnelle plus équilibrée.
7.5 Développer l’autonomie émotionnelle
Pour sortir de la dépendance affective, il est crucial de devenir sa propre source de validation.
Cela passe par :
• Se fixer des moments de réflexion intérieure : consacrez du temps pour mieux comprendre vos besoins, valeurs et désirs. Prendre soin de soi devient un moyen de se redécouvrir et de mieux s’aimer.
• Cultiver des passions et des intérêts personnels : investissez du temps dans des activités qui vous passionnent ou vous épanouissent, même sans le regard des autres. Cela renforce le sentiment de complétude et d’accomplissement personnel.
• Hypnose pour l’autonomie émotionnelle : des séances d’hypnothérapie ciblées peuvent renforcer l’idée que votre bonheur dépend principalement de vous-même, ancrant des croyances positives sur votre valeur intrinsèque et sur votre capacité à être heureux indépendamment des autres.
Chapitre 8 : Conclusion
La dépendance affective est une problématique complexe et profonde, qui peut se manifester dans de nombreux aspects de la vie, au-delà du couple, incluant les relations familiales, amicales, et professionnelles. Elle naît souvent d’expériences douloureuses, de croyances limitantes et d’une faible estime de soi, entraînant une quête constante de validation et d’amour auprès des autres.
En comprenant ses mécanismes, en travaillant sur soi et en mobilisant les bons outils, il est tout à fait possible de sortir de ce schéma et de retrouver une vie plus équilibrée et épanouissante.
L’accompagnement thérapeutique, et notamment l’hypnothérapie, offre un espace sécurisant pour explorer et transformer ces schémas de dépendance. En permettant une reprogrammation de l’inconscient, l’hypnothérapie aide à dénouer les peurs d’abandon, à renforcer l’estime de soi et à poser des limites dans les relations. Ce processus permet de se libérer de l’emprise de la dépendance affective, de cultiver l’autonomie émotionnelle et de vivre des relations plus saines et authentiques.
Se libérer de la dépendance affective ne signifie pas rejeter l’attachement ou renoncer aux relations, mais plutôt apprendre à aimer et à se lier sans se perdre. Il s’agit de replacer l’amour de soi au cœur de son cheminement et de reconnaître que le bien-être personnel ne doit jamais dépendre uniquement du regard ou de l’approbation des autres.
Par ce processus de guérison, chacun peut cultiver des relations épanouissantes, respectueuses de ses besoins, de ses valeurs et de son authenticité, tout en s’ouvrant à une vie plus riche et plus sereine.
En somme, la dépendance affective est un appel à se reconnecter à soi-même. À travers des démarches introspectives, des outils concrets et l’accompagnement adapté, il est possible de transformer ce schéma en une opportunité de croissance personnelle. En devenant le pilier central de son propre bonheur, on ouvre la voie à des relations fondées sur l’équilibre, la liberté et l’amour mutuel.
Ce cheminement exige du temps, de la bienveillance envers soi-même et une volonté de changer, mais les bénéfices sur le bien-être global et la qualité de vie sont inestimables.
Très belle mise en perspective de la dépendance affective dans les différentes sphères de la vie.
Hyper pertinent, chaque chapitre précise bien l’origine et l’impact dans la relation avec soi et l’autre.
Le lien entre les travaux de Lise Bourbeau sur les blessures et la pratique de l’hypnothérapie est habillement réalisé.
Étant un patient je bénéficie des biens fait de travailler sur soi par ce moyen.
À relire sans modération qu’on soit sujet ou spectateur de ce mécanisme.
Merci de l’aborder avec brio.
Willy